Le procès du fermier

Parodie de la révolution française

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PRESENTATION

Le procès ici, c'est celui de Louis XVI, symbolisé par le fermier, les animaux représentant le peuple excédé par les injustices. Le rideau se lève sur un fermier rougeaud emprisonné dans sa grange par un canard qui ne comprend pas pourquoi ce sont les fermiers qui dirigent : "Vous ne dirigez que par votre naissance", dit le canard prenant des airs de sans-culotte. Entre alors la chienne qui annonce que la Révolution animale est en marche et qu'il faut juger le fermier au sein de la convention animale.

Une comédie parodiant la révolution de 1789.

Le nombre de rôles féminins et masculins est adaptable.

Fiche technique

17 personnages

Le nombre de rôles doit correspondre au nombre d'acteurs car les personnages sont sur scène du début à la fin.

Personnages:
Louis le fermier
Le canard
La chienne
La vache
L'âne
La chatte
Le porc
La truie
Le mouton
La dinde
Le lapin
L'oie
La poule
Le coq
Le poussin
Toinette la fermière
Napo le fermier voisin

Décor:
L'intérieur d'une grange.
Vous pouvez faire une reconstitution fidèle de la grange avec de véritables ballots de paille ou faire plus simple avec un décor peint.

Costumes:
Costumes réalistes pour les fermiers.
Pour les animaux, vous avez le choix entre les faire réalistes ou suggérés.

Musique:
La musique n'est pas indispensable. Une musique au début et à la fin suffit.

Extrait

Décor: une grange de ferme où sont entassées des meules de foin.

* Le fermier Louis est assis sur un tabouret et se tient la tête dans les mains. Tout à coup, il se lève, se précipite vers la porte de la grange et la tambourine violemment de ses deux poings.

LOUIS:
Vous n'avez pas le droit… Je suis chez moi… Laissez-moi sortir d'ici… Bande d'animaux sauvages… Je vous en ferai baver, tous autant que vous êtes… Laissez-moi sortir ou vous le regretterez… (il se calme quelque peu) Deux heures que je suis enfermé ici… Ils vont tout de même pas me laisser passer la nuit ici ! (il tambourine de nouveau la porte) Je veux sortir… Laissez-moi sortir…

* La porte s'ouvre soudainement. Un canard pénètre dans la grange.

LE CANARD :
Pourquoi brailles-tu ainsi, espèce de fermier ?

LOUIS:
Laissez-moi sortir immédiatement. Je suis ici chez moi et vous n'avez pas le droit de m'enfermer.

LE CANARD :
Pas le droit, pas le droit ? Qui a décidé de cela ?

LOUIS:
Mais… Mais je n'en sais rien. C'est ainsi, un point c'est tout. C'est comme ça depuis des milliers d'années. Je suis le fermier, propriétaire de ces lieux et…

LE CANARD :
Qui a décidé de cela ?

LOUIS:
Mais… Mais… Je n'en sais rien, moi ! C'est… C'est Dieu qui a décidé que les choses étaient ainsi.

LE CANARD :
Ha ! Dieu ! Quel Dieu ? Le Dieu des hommes ou le Dieu des canards ?

LOUIS:
Comment ça, quel Dieu ? Mais… Mais le Dieu de tous !

LE CANARD :
Qui t'a dit que Dieu avait décidé de cet état de choses ?

LOUIS:
Mais… Mais je n'en sais rien. C'est… C'est une chose que tout le monde sait. C'est ainsi depuis des millénaires.

LE CANARD :
Qui a décidé cela ?

LOUIS:
Mais… Je vous ai déjà dit que… Oh ! Et puis zut ! Je n'ai pas à répondre à des questions idiotes posées par un idiot de canard. (Un temps) Dieu a décidé que les fermiers sont propriétaires de leurs fermes et que les canards n'ont pas à se mêler de ça, un point c'est tout.

LE CANARD :
Qui t'a dit tout cela ?

LOUIS:
Merde ! Je le sais, point à la ligne. Et Dieu a décidé que les fermiers parlaient et que les canards cancanaient. Un canard, ça cancane, ça ne parle pas ! Ça cancane ! (Il imite le cri du canard et son attitude générale)

LE CANARD :
Mais si je cancane, tu ne comprendras pas ce que je dis. Alors, je parle.

LOUIS:
Oui, mais le problème est qu'on n'a jamais entendu un canard parler. Ce n'est pas dans l'ordre des choses que les animaux se mettent tout à coup à parler.

LE CANARD :
Tu viens bien de te mettre à cancaner, toi.

LOUIS:
Qui ? Moi ? J'ai cancané ?

LE CANARD :
Oui, tu as cancané. D'une manière assez déplorable d'ailleurs, mais tu as cancané.

LOUIS:
Bien sûr, mais c'était pour t'imiter. Je ne sais pas cancaner, moi, Dieu merci !

LE CANARD :
Puisque j'ai la faculté de savoir cancaner et de savoir parler, la preuve est faite que je suis plus intelligent que toi. Il serait donc plus logique que ce soit les canards qui fussent propriétaires des fermes.

LOUIS:
Et quoi encore ? A T'On jamais vu, de mémoire d'homme, un canard propriétaire d'une ferme ?

LE CANARD :
Et pourquoi pas ?

LOUIS: (Pouffant de rire)
Alors là, c'est la meilleure ! Un canard dirigeant la ferme ! Et pourquoi pas un cheval ? Ou alors une poule, ou la vache ! Hein ? C'est une bonne idée, la vache ! Une vache dirigeant la ferme ! J'imagine la situation. C'est à en mourir de rire !

LE CANARD :
Je ne saisis pas bien ce qu'il y a de drôle dans cette éventualité.

LOUIS: (Arrêtant de rire)
Et d'abord, cette ferme est à moi ! Je l'ai hérité de mon père qui, lui-même, l'avait hérité de son père.

LE CANARD :
Parce que vous êtes un fermier, vous vous croyez un grand génie ! Qu'avez-vous fait pour avoir autant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus.

LOUIS:
De toute façon, vous pouvez discuter autant que vous le voulez, vous ne changerez pas le cours des choses. La ferme est aux fermiers et elle le restera !

* Entrée de la chienne.

LA CHIENNE :
Ceci était vrai avant, ça ne l'est plus maintenant.

LOUIS:
Voilà la chienne qui s'y met ! (Très autoritaire) Mirza, à la niche !

LA CHIENNE :
Et puis quoi encore ? La niche, c'est terminé !

LOUIS:
Mais c'est donc une révolte !

LA CHIENNE :
Non, Monsieur, c'est une révolution.

LE CANARD :
Il est temps d'apprendre aux animaux de la Terre que les fermes ne sont plus la propriété des fermiers et que le crime conduit les tyrans à l'échafaud.

LOUIS:
A l'échafaud ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

LE CANARD :
Cela veut dire, Louis, que le peuple animal t'accuse d'avoir commis une multitude de crimes et c'est pourquoi nous allons te juger.

LOUIS:
Me juger ? Mais de quel droit ?

LA CHIENNE :
Du droit de la République Animale. Nous voulons notre liberté et notre indépendance.

LOUIS:
Vous n'avez aucun droit. Les animaux sont faits pour manger du foin, il n'y a pas à revenir là-dessus.

LA CHIENNE :
Ta tyrannie, Louis, a détruit notre liberté. Il est utile et même nécessaire que tu sois jugé, que ta tête tombe. C'est un service à rendre à l'espèce animale.

LOUIS:
Que… Que ma tête tombe ? Non, mais ça va pas la tête !

LE CANARD :
Toi, la chienne, tu seras mon représentant. Tu vas exercer le droit de justice animale. Que ton attitude soit conforme aux nouvelles fonctions que tu vas remplir. Tu vas devenir un exemple utile à la libération des nations animales.

LOUIS:
Eh ! Oh ! Ca ne va pas ? Vous avez perdu la tête ou quoi ?

LA CHIENNE :
C'est toi qui va perdre la tête, Louis, et pour de bon.

LE CANARD :
Faites entrer les premiers plaignants.

LOUIS:
Les premiers plaignants ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

* La chienne ouvre la porte. Le canard s'installe derrière une meule de foin comme un président de tribunal.

LA CHIENNE : (Criant vers les coulisses)
Premiers plaignants ! Par ici, s'il vous plaît !

* Une vache entre sur scène.

LOUIS:
Manquait plus que ça ! Voilà la vache ! Comment elle a fait pour sortir de son étable, celle-ci ?

LA CHIENNE :
Silence, accusé !

LE CANARD :
Mademoiselle, qu'avez-vous à dire au sujet du ci-devant Louis, fermier de son état ?

LA VACHE :
J'ai à dire que Louis le fermier est un cochon. Un cochon et un vicieux.

LE CANARD :
Pouvez-vous être plus précise dans vos accusations ?

LA VACHE :
Tous les jours, vous entendez ? Tous les jours, il vient toucher mes mamelles et les tire ainsi pendant près d'un quart d'heure et ceci sans ma permission. Tous les jours, il me force ainsi à supporter ses cochonneries.

LE CANARD :
Accusé, qu'avez-vous à répondre ?

LOUIS:
Si je fais ça, c'est pour la traire.

LA VACHE :
Oui, c'est exact, il avoue. Il me retire, il me vole mon lait qui est destiné à mon bébé, à mon petit veau. Et tout ça pour le vendre, pour s'enrichir en profitant du peuple vache. C'est un vicieux et un voleur !

LOUIS:
De quoi te plains-tu ? Tu as la belle vie : toute la journée dans la pâture à ne rien faire.

LA VACHE :
La belle vie ! Oh ! La vache ! Il ne manque pas de culot, celui-là ! Une pâture ! Un camp de concentration entouré de fils de fer barbelés, voilà ce que c'est ! Moi et mes sœurs, nous y sommes parquées et passons toute la journée à ne rien faire effectivement mais surtout à s'ennuyer, à manger de l'herbe, de l'herbe et toujours de l'herbe ! Notre seule distraction, c'est de compter les trains qui passent. Tu parles d'une belle vie ? Et je ne vous raconte pas quand la SNCF se met en grève. Ces jours-là, nous sommes obligées de regarder le ciel et de compter les avions. Mais des avions, il en passe beaucoup moins que des trains, forcément. Et le soir, après avoir passé toute la journée la tête en l'air, c'est le torticolis assuré. Et il ne faut pas compter sur le fermier pour nous masser le cou, il est trop occupé avec nos mamelles.

LE CANARD :
Accusé, qu'avez-vous à répondre ?

LOUIS:
Elles n'ont qu'à porter des soutiens-gorge.

LA VACHE :
Il est vachement gonflé, celui-là !

LA CHIENNE :
Oui, il ne sait dire que des vacheries ! Oh ! Pardon…

LE CANARD :
Témoin, allez-vous asseoir et qu'on fasse entrer le prochain plaignant.

* La vache s'assoit sur une meule de foin tandis que la chienne ouvre la porte.

LA CHIENNE :
Témoin suivant ! Par ici, s'il vous plaît !

* Un âne fait son apparition.

LE CANARD :
Témoin, qu'avez-vous à dire sur le fermier Louis ?

L'ÂNE :
J'ai à dire que le fermier Louis est un tyran, oui, un tyran !

LE CANARD :
Pouvez-vous en préciser la raison ?

L'ÂNE :
C'est un tyran. Il me force à porter des charges bien trop lourdes pour mon pauvre dos. Et comme je n'arrive plus à avancer, il me donne des coups de bâton dans les pattes.

LOUIS:
Il faut bien. Il ne veut jamais avancer, il est têtu comme un âne !

L'ÂNE :
Évidemment, puisque je suis un âne. Âne de père en fils et fier de l'être !

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