Les chiens écrasés

Comédie à sketchs

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PRESENTATION

Dans les journaux, la rubrique des chiens écrasés est le nom que l'on donne aux reportages particuliers que sont les faits divers. Ce sont ces petits événements qui ont inspiré l'auteur. A partir de petits riens, de quelques tranches de vie quotidienne, l'auteur fait défiler une galerie de personnages plus incroyables les uns que les autres. En entrant dans le détail de la vie de ces gens qui alimentent la chronique des faits divers, l'auteur a composé une série de scènes humoristiques en passant à la loupe les travers de chacun et en mettant l'accent sur le dérisoire des situations jusqu'à faire rire de ce qui, au départ, ne l'était pas forcément: La découverte du corps d'un coiffeur, une mariée qui disparaît pendant la cérémonie, la vente d'une demeure suite à un divorce, autant de scènes qui ne prêtent pas nécessairement à rire, tout dépend de l'éclairage que l'on y porte. Les sketchs des "chiens écrasés" mettent en lumière les mystères de ces faits divers à travers des scènes délirantes peuplées de personnages dépassés par les événements et écrasés par leur destin.

Fiche technique

34 personnages

Certains personnages peuvent être joués par la même personne afin de diminuer le nombre d'acteurs.

Personnages:

La présentatrice
Comme tous les jeudis
Adrienne
Odette
Marthe
Madeleine

Le cri
Gaston
Paulo
Germaine
Lucienne
Olive

Avant d'aller au bal
Saturnin
Edith
Paulette
Rosalie

La panne
la secrétaire
le touriste
2eme secretaire
3eme secretaire
4eme secretaire
5eme secretaire

Une envie pressante
Colette
Nestor
Lucien
Jacqueline

Une première affaire
la secrétaire
Viviane
Bertha
Yves
Jean

Une visite chez le psy
Le psy
La secretaire
La mère
Le père
Madeleine

Décors:
Différents endroits selon les sketchs mais pas de décors compliqués. Il faut suggérer le lieu plutôt que d'en faire une reconstitution fidèle.

Musique:
Musiques avant et après chaque passage de la présentatrice.

Extraits

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La PRESENTATRICE :
Avant de continuer, je tiens à signaler aux personnes qui sont arrivées en retard qu'il n'est absolument pas question que nous leur fassions un résumé du début de l'histoire. Quand on vient au spectacle, la première des politesses est d'arriver à l'heure, pas cinq minutes en retard, pas dix minutes, non ! à l'heure ! à l'heure exacte ! Je ne le répéterai plus et je propose d'ailleurs aux organisateurs de fermer la porte d'entrée à clé pour ne plus perturber le spectacle avec les gens en retard et par la même occasion d'empêcher les gens de sortir. Vous êtes venus, vous avez payé, vous resterez jusqu'au bout, même si vous n'aimez pas le spectacle. Cette parenthèse faite, je vous propose de suivre avec attention la suite de ce spectacle unique et exceptionnel. Reprenons de nouveau la lecture de notre journal. Cette fois, je ne vais pas me laisser attirer par les titres, mais je vais plutôt choisir au hasard parmi les nombreux faits divers qui remplissent les pages de ce journal. Je ferme les yeux, je tourne les pages et je pose mon doigt au petit bonheur la chance. J'ai de la veine, j'aurais pu tomber sur une publicité mais mon doigt s'est posé sur l'article d'un fait divers. C'est un article comme on peut en lire chaque jour. Je vous le lis :
Monsieur Saturnin Giraud a été victime d'un malaise cardiaque mardi dernier sur les lieux de son travail. Monsieur Giraud, ce talentueux coiffeur installé dans la rue Pasteur a été retrouvé allongé sur le sol de son salon par une de ses clientes qui a aussitôt prévenu les pompiers. Monsieur Giraud a été immédiatement emmené à l'hôpital mais ses jours ne sont pas en danger. Il n'a cependant pas repris le travail, suite à une légère dépression probablement occasionnée par cet accident de santé.
Un article banal, non ? De nos jours, les personnes qui ont un malaise cardiaque ne sont pas rares. Le stress de la vie, la peur de ne pas réussir dans son travail, les soucis financiers mettent notre cœur à rude épreuve. Et pourtant mon intuition me dit que quelque chose se cache derrière cet article, quelque chose dont personne n'a été le témoin, sauf… sauf peut-être ceux qui n'ont pas désiré témoigner.

Sortie de la présentatrice. Ouverture du rideau.

Décor suggéré d'un salon de coiffure.
Saturnin, le coiffeur, balaie son salon. Il est très efféminé. Il chante en travaillant. Quelques instants après, deux filles entrent avec hésitation. Ce sont deux jeunes villageoises. Elles toussotent pour signaler leur présence. Saturnin se retourne brutalement, l'air gêné.

SATURNIN: Oh, excusez-moi, je ne vous avais pas entendu arriver.

EDITH: Non, c'est nous qui nous excusons de vous interrompre.

PAULETTE: On voudrait se faire coiffer. On va au bal, ce soir.

SATURNIN: Vous avez rendez-vous ?

EDITH: Un rendez-vous ? C'est à dire… Oui, oui, on a rendez-vous.

SATURNIN: A quel nom, je vous prie ?

PAULETTE: Quel nom ! C'est à dire, on ne sait pas, ça dépend…

SATURNIN: Comment ça ? Que voulez-vous dire ?

EDITH: Oui… C'est notre mère qui a dû téléphoner, mais on ne sait pas à quel nom elle a réservé.

SATURNIN: Comment ça, vous ne savez pas à quel nom ?

PAULETTE: Ben oui, nos parents sont divorcés et on ne sait pas à quel nom on est inscrite, si c'est au nom de notre père ou de notre mère. Vous avez quel nom prévu à cette heure-ci ?

SATURNIN: (consultant son carnet de rendez-vous) A cette heure-ci, il y a Mme Tétard.

EDITH: (mentant effrontément) Voilà, c'est ça, c'est nous. Tétard, c'est le nom de notre père.

SATURNIN: Oui, mais c'est réservé à madame.

PAULETTE: Ben oui, c'est pour nous. Comme c'est notre mère qui a téléphoné, elle a dit madame, elle a pas fait attention. Elle aurait dû dire mademoiselle.

SATURNIN: J'oserai vous faire constater que vous êtes deux. Sur le carnet de rendez-vous, je n'ai pas inscrit madame au pluriel.

EDITH: Vous n'avez pas dû bien entendre ce que notre mère elle a dit.

SATURNIN: J'ai l'ouïe très fine, Mademoiselle. Bon, passons. Installez-vous.

PAULETTE: Où est-ce qu'on s'installe ?

SATURNIN: Là, sur les sièges, voyons. Vous n'êtes jamais allées chez le coiffeur ou quoi ?

EDITH: Ben non, c'est la première fois. D'habitude, c'est notre mère qui nous coupe les cheveux.

PAULETTE: Mais aujourd'hui, on va au bal. Alors, on voudrait une belle coiffure. C'est la première fois qu'on va au bal aussi.

SATURNIN: Que désirez-vous exactement ?

EDITH: Ben, une belle coiffure quoi !

SATURNIN: Certes. Mais quel genre de coiffure.

PAULETTE: Une belle coiffure. Pour être belle, une coiffure pour aller au bal.

SATURNIN: (leur tendant des revues de mode) Je vois. Tenez, regardez les photos dans ces catalogues et vous me direz quel style vous préférez.

EDITH: (ouvrant la revue) Mazette ! Les belles gonzesses. On va ressembler à ça quand on va sortir d'ici ?

SATURNIN: Disons que je peux vous faire un style de coiffure semblable aux photos de ces revues. Regardez bien. Je vous laisse quelques instants, le temps que vous preniez une décision.

* Saturnin s'éloigne tandis que les deux filles se plongent le nez dans les revues. Presque aussitôt entre un autre personnage. C'est une dame habillée d'une façon assez vulgaire. Saturnin l'aperçoit et se dirige vers elle.

SATURNIN: Madame, que puis-je pour vous ?

PAULETTE: (apercevant la dame) Oh crédieu, regarde qui est-ce qui arrive là, c'est la voisine.

ROSALIE: J'avais rendez-vous à 16h. Je suis un peu en retard. J'ai dû faire quelques courses avant.

SATURNIN: (surpris) Vous avez rendez-vous ? A quel nom ?

EDITH: (à sa sœur en aparté) Mazette ! J'avais pas fait le rapprochement. Tétard, c'est la voisine.

ROSALIE: J'ai pris rendez-vous au nom de Madame Tétard.

* Saturnin se retourne vers les deux sœurs avec un air de reproche tandis que celles-ci plongent la tête dans leur revue.

SATURNIN: Madame Tétard. Bien sûr, je comprends. Vous êtes parente avec les demoiselles qui sont assises ?

ROSALIE: Je n'ai plus de parents, monsieur. Je n'ai pas d'amis non plus. Je vis seule et cela me convient parfaitement. Et je vous trouve très indiscret, monsieur.

SATURNIN: Veuillez m'excuser. Ce n'était pas dans mes intentions de violer votre vie privée.

PAULETTE: (dans ses dents mais assez fort pour être entendue) Ca lui ferait du bien d'être violée.

ROSALIE: (apercevant les deux sœurs) Tiens donc, les voisines. (à Saturnin) Monsieur, vous accueillez chez vous une clientèle plus que douteuse. On m'avait pourtant dit que votre salon était très bien fréquenté.

SATURNIN: On ne vous a pas menti, madame. Ces demoiselles viennent chez moi pour la première fois et c'est à la suite, dirons-nous, d'un léger malentendu. N'est-ce pas, Mesdemoiselles ?

* Les deux sœurs ne répondent pas et restent le nez dans les revues.

ROSALIE: Bon, vous causez ou vous coiffez ici ?

SATURNIN: Nous coiffons, nous coiffons. Veuillez prendre place, madame.

ROSALIE: A côté de ces deux-là ! Vous n'avez pas d'autre place ?

SATURNIN: Euh… Non, je suis franchement désolée. Si vous le désirez, je peux vous mettre un petit paravent pour créer une séparation.

ROSALIE: (s'asseyant) Laissez, ça ira. Mettez seulement un peu de parfum pour désinfecter.

SATURNIN: (vaporisant du parfum) Que désirez-vous comme style de coiffure, madame ?

ROSALIE: Rien de bien compliqué, vous me dégagez les oreilles.

SATURNIN: (vexé) Je suis coiffeur d'art, madame.

ROSALIE: Et alors ?

SATURNIN: (de plus en plus vexé) Alors je coiffe, madame, je ne dégage pas les oreilles. (lui tendant une revue) Tenez et regardez les photos. Vous réfléchissez et vous me dites ensuite quel style de coiffure vous avez choisi. (aux sœurs) Et vous, les filles, vous avez pris une décision ?

EDITH: Ben… Elles m'ont l'air un peu compliquées toutes ces coiffures. Vous n'auriez pas quelque chose de plus simple ? Une coiffure pour aller au bal, quoi.

SATURNIN: Si vous me permettez de vous donner un petit conseil, je peux vous faire un léger brushing avec des mèches roses au dessus des oreilles et quelques touches de mauve sur le dessus du crâne. Ca vous irait à merveille.

PAULETTE: Eh oh ! Ca va pas ! On va au bal, pas au feu d'artifice ! On n'a pas envie de se faire moquer par les copines.

SATURNIN: Comme vous voulez. Alors dites-moi exactement ce que vous désirez, je verrai si c'est dans mes compétences.

EDITH: Ben… Si on pouvait réfléchir encore un petit peu. J'hésite entre le style Marilyn Monroe et le style Brigitte Bardot.

SATURNIN: Bon, je vous laisse réfléchir mais ne tardez pas trop; j'ai d'autres rendez-vous.

* Saturnin s'éloigne tandis que les trois clientes sont plongées dans leur revue. Un temps de silence.

PAULETTE: (le nez dans la revue) Connasse !

ROSALIE: (même jeu) Pétasse !

EDITH: (même jeu) Débile !

* Et ainsi de suite avec des insultes à chaque fois différentes. Saturnin est de plus en plus outré. Au bout d'un moment, il intervient.

SATURNIN: Mais enfin, mesdemoiselles, madame, calmez-vous. Vous êtes dans un endroit respectable. J'ai une bonne réputation, je tiens à la garder.

PAULETTE: C'est elle qui a commencé.

ROSALIE: Menteuse. C'est toi qui m'a insultée en premier.

EDITH: Même pas vrai, je suis témoin, c'est la pétasse qui a commencé à nous dire des gros mots.

SATURNIN: Bon, peu importe qui a commencé les hostilités mais à présent, il faut cesser votre dispute. Vous n'êtes pas dans un bar de routiers.

PAULETTE: De toutes façons, c'est une mauvaise galle. On le sait, elle habite à côté de chez nous et elle n'arrête pas de nous causer des ennuis. Grognasse !

ROSALIE: Moi ? Je ne gêne personne. Ce n'est pas le cas de votre chien, par exemple, qui vient crotter dans ma pelouse. Face de pastèque ! La prochaine fois, je lui donnerai une boulette de viande avec de la mort aux rats.

EDITH: Ose faire ça et on te fait une tête au carré, face de rat !

ROSALIE: Tu t'es bien regardée, tête de nœud !

PAULETTE: Eh, la pisseuse, n'insulte pas ma sœur !

ROSALIE: Ta sœur ? Non mais tu veux rire des genoux ? Vous vous êtes bien regardées ? Une bâtarde moitié polonaise et l'autre moitié portugaise. Votre mère, elle a vu du pays !

EDITH: Ma mère, tu la laisses où elle est, espèce d'otarie mal lavée ! (elle lui jette un coup avec sa revue)

ROSALIE: Elle m'a frappée ! elle m'a touchée avec ses mains sales ! (elle lui rend un coup avec sa revue)

SATURNIN: Ah non ! Je ne vous prêterai plus mes revues si vous les abîmez comme ça !

ROSALIE: (lui rendant sa revue) Vous pouvez vous les garder vos revues. Moi, je suis venue pour les oreilles.

PAULETTE: La ringarde, elle vient chez le coiffeur pour se faire couper les oreilles !

ROSALIE: La ringarde, elle te dit bien des choses ! En tous cas, moi, je ne m'allonge pas dans mon jardin à moitié nue. Exhibitionniste !

EDITH: Il vaut mieux pas, sinon bonjour le film d'horreur !

SATURNIN: (de plus en plus angoissé) Cela suffit ! Cela suffit !

PAULETTE: Qu'est-ce qu'elle veut, la tapette ?

SATURNIN: Je veux, mademoiselle, que vous cessiez de vous agresser ainsi. Je ne suis pas organisateur de matchs de boxe. Je suis coiffeur pour dames.

EDITH: Alors, coiffez la pétasse. Vous n'en aurez pas pour longtemps, elle a rien sur le caillou. Vous aurez même le temps de lui faire la moustache.

ROSALIE: Traite-moi encore une fois de pétasse et je te fais avaler ton dentier.

PAULETTE: Pétasse !

EDITH: Pétasse !

ROSALIE: Vous l'aurez cherché.

* Elle se précipite sur une des deux sœurs et les trois clientes se battent comme des chiffonnières.

SATURNIN: (complètement désemparé) Mesdemoiselles, madame, je vous en prie, je vous en prie. Mes autres clientes vont arriver. Calmez-vous ! Calmez-vous ! Au secours ! A l'aide ! Police ! Je vous en prie, je vous en…

* Saturnin est tellement bouleversé qu'il a un malaise et s'écroule sur le sol.

EDITH: Mazette ! Arrêtez ! La tapette, elle a un malaise.

* Les trois clientes arrêtent de se battre.

ROSALIE: Ca alors ! C'est une crise cardiaque. Vous croyez qu'il est mort ?

PAULETTE: Je ne sais pas. On ferait peut-être mieux de filer d'ici ?

EDITH: Ouais, t'as raison. Il fait pas bon de traîner dans les parages. Tirons-nous d'ici.

ROSALIE: Attendez, je viens avec vous.

PAULETTE: La prochaine fois, c'est moi qui choisis le coiffeur.

ROSALIE: Je vais barrer mon nom sur son cahier de rendez-vous, on ne sait jamais.

* Elle rature le cahier de rendez-vous. Edith prend le crayon.

EDITH: Je vais barrer le notre aussi.

PAULETTE: Idiote, on avait pas rendez-vous !

EDITH: Ah oui, c'est vrai ! Bon, alors tirons-nous et en vitesse.

ROSALIE: Avec tout ça, il n'a même pas eu le temps de me dégager les oreilles.

PAULETTE: Si vous voulez, je vous le ferai avant d'aller au bal.

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